Quelles sont vos motivations ?
Chacun de nous a en lui des réserves d’énergie qui ne demandent qu’à s’investir dans les réalisations les plus variées. Ces forces intérieures ressemblent un peu à des ressorts prêts à se détendre. Seulement voilà : les ressorts de motivations sont différents d’une personne à l’autre. Tout le monde n’est pas motivé de la même façon par le sport, la création artistique, le service des autres, l’organisation…
En matière de motivation professionnelle, c’est la même chose. Certains seront motivés et enthousiasmés par le projet de créer leur entreprise, tandis que d’autres préfèreront rêver d’un métier qui les laisse totalement libres, ou bien leur assure une certaine stabilité de vie. Aucune motivation n’est meilleure ou supérieure aux autre, mais une chose est sûre : si vous cernez la vôtre et choisissez un type de métier ou de carrière qui en tienne compte, vous aurez beaucoup plus de punch et de plaisir à travailler. Vous aurez du ressort pour vous lever le matin, vous serez MO-TI-VES. Et maintenant, passons en revue les grands types de motivation.
Devenir un spécialiste
Certains vont aimer se spécialiser dans un secteur ou un type de travail qui les passionnera. Ils auront envie d’approfondir toujours plus leurs connaissances et rêveront de devenir des experts dans ce domaine. En informatique, en mécanique, en techniques de vente, en chirurgie ou en histoire, peu importe. Ce qui les motivera le plus dans une entreprise, ce ne sera pas forcément de gagner toujours plus d’argent ou de devenir dirigeant, mais d’être toujours plus reconnu dans leur secteur, de recevoir des récompenses ou des félicitations d’autres spécialistes.
Comment savoir si vous avez cette vocation de spécialiste ? Vous pouvez déjà vous demander si vous aimez étudier une question à fond, ou si vous préférez toucher à plusieurs sujets. Le « spécialiste expert » est souvent assez perfectionniste : dans ses études ou son travail, il a souvent l’impression qu’il ne va pas au bout des choses et qu’il aimerait y passer plus de temps.
Trois questions à se poser :
- Je n’aurais l’impression de réussir que si je peux devenir hyper-compétent dans ma spécialité : oui ou non ?
- Je rêve d’être tellement compétent dans mon domaine, que tout le monde vienne me demander conseil : oui ou non ?
- Dans une entreprise, je préfèrerais être responsable des spécialistes de mon secteur plutôt que d’être le patron : oui ou non ? Si vous avez répondu trois fois OUI, alors vous avez probablement une âme de spécialiste.
Le type d’études qui peuvent vous convenir : des filières technologiques assez pointues que vous poursuivrez aussi loin que vous le pourrez, des écoles spécialisées dans votre discipline après le bac, un cursus en université jusqu’au master ou au doctorat.
Types de débouchés : la recherche et le développement, l’enseignement, l’expertise technique, un poste de responsabilité dans votre domaine de compétence, un poste de formateur.
Devenir dirigeant
Vouloir exercer de hautes responsabilités et être le manager de l’entreprise… C’est le rêve de nombreuses personnes, jeunes ou moins jeunes. Pourtant cette motivation ne correspond vraiment qu’à ceux qui ont les talents et les qualités pour exercer ce type de postes. Le dirigeant assume en effet de lourdes responsabilités. Il doit avoir une bonne appréciation de la situation de son entreprise et un grand esprit de synthèse. Comme un capitaine à la barre, il doit fixer le bon cap et donner ses orientations à tous. Egalement savoir motiver ses équipes et tirer le meilleur de tous les spécialistes qui l’entourent. Pour avancer, il doit souvent prendre des décisions difficiles et gérer les conflits inévitables.
Après avoir exercé quelques responsabilités, beaucoup se rendent finalement compte qu’ils ne sont pas faits pour ce type de mission : ils ne supportent pas le stress ou n’arrivent pas à gérer les relations avec leurs équipes par exemple. Ils découvrent qu’ils sont plus à l’aise dans un travail d’expert, ou une mission indépendante. Celui qui a un vrai profil de manager au contraire, prend plaisir à exercer ces responsabilités délicates. ll est motivé par les enjeux importants de son travail. Il aime entraîner avec lui un grand nombre de gens, animer des réunions, devoir décider. Il a l’impression qu’il ne pourra s’épanouir que s’il est à la tête, sinon il craint de s’ennuyer.
Comment savoir lorsqu’on est encore jeune si l’on a des qualités pour la direction et le management ? Beaucoup ne découvrent leurs talents sur ce plan qu’en commençant leur vie professionnelle : ils se rendent compte qu’un travail trop spécialisé ne les intéresse pas et qu’ils se sentent enfermés, alors qu’ils sont beaucoup plus à l’aise dans des fonctions de coordination et de direction de programme. Certains tempéraments de « chefs » cependant, se révèlent assez jeunes : ils aiment être leader de leurs groupes d’amis, prendre la tête d’une activité, d’une assocation. C’est pourquoi les recruteurs accordent tant d’importance à la mention de ces activités sur les CV.
Trois questions à se poser :
- Je n’aurais l’impression de réussir que si je deviens dirigeant d’une entreprise : oui ou non ?
- Je suis très heureux lorsque j’ai réussi à faire un travail en associant d’autres personnes : oui ou non?
- Dans un groupe, si un problème se présente, je prends facilement les choses en main et je propose des solutions aux autres : oui ou non ? Si les oui l’emportent, vous avez peut-être la motivation du manager.
Types d’études qui peuvent vous convenir : des écoles d’ingénieurs ou de commerce généralistes plutôt que spécialisées, des études qui mêlent les sciences, l’économie et les sciences humaines, des expériences (stages) qui vous apprennent à travailler en équipe, à bien vous connaître, à communiquer.
Etre indépendant, avoir de l’autonomie
Certains vont avoir plus que tout besoin de se sentir libres et autonomes. Ce qui les motivera, c’est un travail dans lequel ils pourront s’organiser comme ils le veulent, avec beaucoup de souplesse dans leurs méthodes, leurs rythmes, ou leurs horaires. Ils préfèreront avoir moins de responsabilités, mais plus d’autonomie. Ceux qui ont ce genre de motivation ont en général une assez grande confiance en eux et un esprit indépendant : ils ont plus de mal que d’autres à accepter les contraintes et les consignes données dans les grandes organisations. Ils aiment aussi pouvoir prendre beaucoup d’initiatives. Vous avez du mal à « rentrer dans le moule » et à suivre les règlements ? Vous n’aimez pas qu’on vous dicte votre façon de faire ou de penser ? La recherche de l’indépendance et de l’autonomie peut devenir le ressort de votre carrière, à condition que vous ayez une solide formation professionnelle : que vous soyez en entreprise ou à votre compte, vous devrez en effet prouver que vous êtes capables d’atteindre vos objectifs en étant autonome.
Trois questions à se poser :
- Quand j’ai un travail à faire, j’aime me sentir totalement libre de m’organiser comme je le veux : oui ou non ?
- Je préfèrerais démissionner plutôt que d’accepter un poste qui m’enlève toute autonomie même s’il était mieux payé et plus sécurisant : oui ou non ?
- Je sais que j’arrive toujours à me débrouiller lorsqu’on me fait totalement confiance : oui ou non ?
Des types de débouchés pouvant vous convenir : consultant indépendant, chargé de mission, responsable d’un département de recherche, enseignant, profession libérale, chef d’une PME, commercial chargé de développer les ventes d’un produit, responsable d’une unité assez isolée sur le plan géographique (pays, région)…
Trouver un poste stable et sécurisant
Pour certains au contraire, il sera primordial d’avoir un travail stable qui leur permette de vivre paisiblement ainsi que leur famille. Ils rechercheront à avoir une certaine sécurité de l’emploi et de bons avantages sociaux. Ils apprécieront les postes dans lesquels les objectifs à atteindre sont clairement définis, et inversement ils ne seront pas à l’aise dans des lieux où les exigences sont floues et risquent de les mettre en danger.
Celui qui recherche cette stabilité n’est pas pour autant un « pantouflard » ou un paresseux : il peut s’attacher à l’entreprise ou l’administration qui l’emploie très loyalement, et faire son travail avec beaucoup de conscience professionnelle. S’il a le choix, il préfèrera rester dans la même entreprise et attendre une promotion ou un changement de poste plutôt que de partir dans une autre entreprise occuper un poste plus intéressant ou présentant un plus fort « challenge ». Il pourra ainsi gagner en ancienneté et en expérience, ce qui sera très précieux pour ses employeurs. Avez-vous ce type de motivation ?
Trois questions à se poser :
- Dans la situation professionnelle que je vise, la sécurité et la stabilité sont pour moi plus importantes que la liberté et l’autonomie : oui ou non ?
- J’aimerais travailler dans de grands groupes ou de grandes institutions où je pourrais faire toute ma carrière : oui ou non ?
- Je préfèrerais un poste qui m’assure la sécurité de l’emploi et celle de ma rémunération plutôt qu’un poste dans lequel j’aurais plus de responsabilités mais plus de risques : oui ou non ?
Types de débouchés ou de carrières : toutes les carrières de fonctionnaires dans l’administration centrale ou les collectivités (accessibles en général sur concours), l’enseignement, mais aussi des postes dans de très grands groupes privées ou semi-publics (EDF, La Poste, la RATP, Veolia, les groupes bancaires, etc.).
Créer votre entreprise, devenir entrepreneur
Certains, et cela dès la jeunesse, rêvent de créer leur propre « affaire ». Ils ont une âme d’entrepreneur et sont prêts à faire de nombreux sacrifices pour y arriver : prendre des risques, accumuler des dettes, passer tout leur temps libre pour faire aboutir leur idée. L’objectif qui mobilise toutes leurs énergies, c’est d’arriver à faire vivre et réussir leur entreprise : ils voudront donc gagner de l’argent, non forcément pour le confort et les biens que cela pourrait leur procurer, mais comme preuve de leur réussite. Ils ne trouveront pas d’intérêt réel à un poste stable de salarié dans une entreprise : pour eux, ce type de poste ne peut être qu’une solution d’attente ou de nécessité, ou une façon d’acquérir de l’expérience ou d’accumuler un capital avant de se lancer. Dès qu’ils le pourront, ils n’hésiteront pas à prendre le risque de démissionner pour voler de leurs propres ailes. Les créateurs d’entreprise ont souvent eu autour d’eux, dans leur famille ou leur entourage, l’exemple d’autres entrepreneurs. Et ils ont intégré leur « philosophie » : mieux vaut forger soi-même sa réussite que l’attendre des autres. Et vous ? Avez-vous une âme d’entrepreneur ?
Trois questions à se poser :
- A l’âge de la vie étudiante, vous préfèreriez que votre famille vous constitue un capital pour vous permettre de créer votre entreprise plutôt que de vous payer tous vos frais d’études et de vie quotidienne (logement, permis, écoles) : oui ou non ?
- Vous êtes toujours à la recherche d’idées qui vous permettraient de lancer votre propre activité, entreprise ou projet : oui ou non ?
- Je préfèrerais monter ma propre entreprise que d’atteindre un poste de dirigeant dans une société appartenant à quelqu’un d’autre : oui ou non ?
Servir les autres, se dévouer à une cause
A travers votre travail, vous voulez faire du monde un endroit où il fasse meilleur vivre ? Résoudre les problèmes d’environnement, porter secours aux populations les plus défavorisées, lutter contre les inégalités, défendre la cause de la vie ou trouver des médicaments pour lutter contre certaines maladies ? Si ce but est pour vous le plus important par rapport aux autres motivations, alors vous allez chercher à exercer un travail qui vous permette de vivre ce service ou ce dévouement à votre cause. Vous serez prêt à refuser un poste ou à quitter une entreprise si le travail y est contraire aux valeurs que vous voulez défendre. Et inversement, vous vous sentirez pousser des ailes pour un travail qui vous semblera profondément utile à votre cause. Le salaire, la sécurité de l’emploi, vous paraîtront moins importantes. Vous accepterez néanmoins des postes de cadres s’ils vous permettent de faire avancer vos idées et vous donnent une plus grande autonomie d’action.
Trois questions à se poser :
- Je n’aurais l’impression d’avoir réussi ma carrière que si j’ai contribué au bien des autre : oui ou non ?
- C’est plus important pour moi d’utiliser mes talents pour rendre le monde meilleur que d’occuper un poste à responsabilité : oui ou non ?
- Je serais prêt à refuser un poste qui serait contraire à mes valeurs : oui ou non ?
Types de carrières qui vous conviendraient : Les métiers directement liés au service des autres (professions de santé), à l’aide sociale (éducateur, assistant social), à la relation personnelle (psychologue, avocat), à la justice et au maintien de l’ordre et de la sécurité (policier, juge, militaire) mais aussi un grand nombre d’autres métiers ou spécialités qui peuvent être investis dans le sens du service : logisticien, gestionnaire, financier, manager, technicien, etc. Le choix de l’entreprise, de la mission et la façon de l’exercer importeront plus alors que le métier.
Relever des challenges, gagner des compétitions
Si vous êtes friands de « missions impossibles », que vous aimez vaincre les obstacles et gagner des paris difficiles, alors, vous êtes sans doute un « challenger », un battant. Votre motivation sera stimulée par le fait que l’on vous confiera des missions délicates, des objectifs devant lesquels d’autres ont échoué ou dont les enjeux sont très importants. Doubler votre porte-feuille de clients, sauver une entreprise de la faillite, résoudre un problème technique ardu en un temps limité, dénouer un conflit social, et. Plus la barre sera haute, plus vous serez excité et motivé. Loin de vous décourager, le challenge décuplera vos énergies et vos potentialités. Par contre, vous risquez de vous ennuyer dans un travail ne comportant pas ou peu de challenges, ou dans lequel les situations à résoudre manqueraient de variété. Car même si vous arrivez à résoudre des problèmes très pointus, vous n’avez pas l’âme d’un spécialiste (voir la première motivation) ou d’un technicien car vous appréciez de passer d’un secteur à l’autre pour trouver des solutions.
Trois questions à se poser :
- J’aime la compétition (sportive ou intellectuelle ou professionnelle), car elle me permet de me dépasser : oui ou non ?
- J’aurais peur de m’ennuyer dans mon travail si je n’avais pas à affronter des challenges variés et nombreux : oui ou non ?
- Je préfèrerais pouvoir travailler sur des problèmes difficiles à résoudre que de devenir cadre dirigeant : oui ou non ?
Types de débouchés pouvant convenir : Des carrières de sportifs professionnels, d’artistes de haut niveau, de commerciaux spécialisés dans la vente, de consultants en stratégie et en management.